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3 Mois de recherche à la JAMSTEC pour Dennis

Publié le

27 Nov 2024

Dennis Wilson, enseignant-chercheur au DISC au sein de l’ISAE-SUPAERO a été soutenu par la Fondation pour un séjour de 3 mois au Japon. Le but de ce séjour était d’étudier l’application de l’intelligence artificielle interprétable pour la modélisation de El Niño – Oscillation australe (ENSO). Ce projet de recherche a pour but de démontrer l’importance de l’ingénierie aérospatiale pour les applications environnementales. Il nous raconte.

Comment résumeriez-vous ce séjour ?

Ma visite de trois mois à l’Agence japonaise pour les sciences et technologies marines et terrestres (JAMSTEC) a été une expérience déterminante dans ma carrière de chercheur. Ce séjour m’a permis de travailler sur des projets de pointe dans les domaines de l’océanographie et des sciences climatiques, en particulier sur l’application de l’intelligence artificielle (IA) à la modélisation des dynamiques océaniques et du changement climatique.

Pourquoi avoir choisi le Japon pour ce séjour de recherche ?

Dennis Wilson

Mes motivations pour intégrer la JAMSTEC étaient multiples et profondément ancrées dans mon parcours académique et professionnel. Connaissant l’excellence de cet institut de recherche de renommée mondiale dans le domaine des sciences marines, je voyais en ce séjour une opportunité unique d’approfondir mes connaissances et de contribuer à des recherches d’envergure internationale.

Ayant déjà travaillé sur la pollution des océans par les matières plastiques, notamment à partir de la base de données sur les débris en haute mer de la JAMSTEC, j’étais particulièrement motivée par la possibilité de voir en personne les robots sous-marins (ROV) qui avaient collecté ces précieuses données. Mon objectif principal était cependant de participer à un projet ambitieux utilisant le modèle SINTEX, un modèle climatique complexe employé par le GIEC pour la prédiction du climat futur. Travailler sur l’amélioration de la précision de ce modèle grâce à des techniques d’apprentissage automatique interprétables représentait pour moi un défi intellectuel stimulant et une chance de faire progresser la science dans un domaine crucial pour l’avenir de notre planète.

Comment s’est déroulé le séjour ?

Mon séjour à la JAMSTEC a été riche en apprentissages et en expériences, tant sur le plan académique que personnel et culturel. Sur le plan académique, j’ai eu l’opportunité de collaborer avec des chercheurs de renom dans le domaine des sciences marines et climatiques. Le laboratoire d’application, où j’étais basée, offrait un environnement de recherche dynamique et innovant, propice à l’échange d’idées et à la créativité scientifique. J’ai pu approfondir mes connaissances en modélisation climatique, tout en explorant de nouvelles approches basées sur l’IA pour améliorer les prévisions climatiques.

Parmi les moments forts de mon séjour, je citerais les séances de travail intensives sur le modèle SINTEX, où j’ai pu explorer différentes techniques d’apprentissage automatique pour affiner les prévisions climatiques. Ces moments de réflexion et d’expérimentation ont été particulièrement enrichissants, car ils m’ont permis de mettre en pratique des concepts théoriques complexes tout en contribuant à un projet d’importance mondiale. Les climatologues avec lesquels j’ai travaillé ont été particulièrement enthousiasmés par la nature interprétable de la méthode d’IA que j’ai développée et par la façon dont elle a amélioré la prévision des tendances futures du phénomène El Niño, un événement climatique aux répercussions mondiales.

Sur le plan culturel, vivre au Japon a été une expérience inoubliable. Le lien étroit que ce pays entretient avec l’océan, que ce soit à travers l’exploration des océans ou la vie marine, a renforcé l’importance du travail de modélisation que j’effectuais. En effet, l’une des applications directes de notre recherche était la prévision des effets du phénomène El Niño sur l’activité de pêche au Japon, un secteur crucial pour l’économie et la culture du pays. Cette immersion dans la culture japonaise s’est également traduite par une appréciation profonde de la richesse des produits de la mer, que j’ai pu découvrir en dégustant des sushis et en essayant différentes variétés de fruits de mer. Ces expériences m’ont permis de comprendre encore plus intimement l’importance de l’océan dans la vie quotidienne des Japonais.

Personnellement, ce séjour m’a permis de sortir de ma zone de confort et de m’adapter à un nouvel environnement, tant professionnel que culturel. Cette expérience m’a aidé à développer une plus grande résilience et une capacité d’adaptation accrue, des qualités essentielles dans le monde de la recherche internationale.

Que retenez-vous de ces 3 mois de recherche ?

Ce séjour à la JAMSTEC a eu une valeur ajoutée considérable pour mon parcours professionnel. Tout d’abord, il m’a permis de travailler sur un projet de recherche à la pointe de la technologie, en appliquant des techniques d’IA à un modèle climatique complexe utilisé par le GIEC. Cette expérience a renforcé mon expertise en modélisation climatique et en apprentissage automatique, des compétences qui sont de plus en plus demandées dans le domaine de la recherche sur le changement climatique.

De plus, ce séjour a été un atout majeur dans l’avancement de ma proposition de recherche pour l’ERC à l’ISAE sur la modélisation du climat avec l’IA. Les résultats préliminaires obtenus à la JAMSTEC ont servi de base solide pour cette proposition, en démontrant la faisabilité et l’impact potentiel de l’utilisation de l’IA pour améliorer la précision des prévisions climatiques. Cette avancée a renforcé ma confiance en la pertinence de ma recherche et a donné un nouvel élan à mes ambitions scientifiques.

Pour les activités de recherche de l’ISAE, mon séjour à la JAMSTEC a également apporté une valeur ajoutée significative. Les collaborations établies avec les chercheurs de la JAMSTEC ont ouvert de nouvelles perspectives pour des projets de recherche conjoints entre nos institutions. De plus, les compétences techniques et méthodologiques que j’ai acquises au cours de ce séjour seront mises à profit dans mes futures recherches à l’ISAE, en particulier dans le cadre de projets interdisciplinaires visant à intégrer l’IA dans la modélisation climatique et environnementale.

Enfin, ce séjour a renforcé mon réseau professionnel au niveau international, ce qui est un atout majeur pour le développement de futures collaborations entre l’ISAE et des institutions de recherche de premier plan comme la JAMSTEC.

Un bilan de ce séjour ?

Mon séjour à la JAMSTEC a été une expérience enrichissante à tous points de vue. Il m’a permis de développer des compétences techniques avancées, d’élargir mon réseau professionnel, et de renforcer ma proposition de recherche pour l’ERC. Sur le plan personnel, j’ai pu découvrir une nouvelle culture et développer une plus grande résilience et capacité d’adaptation. Ce séjour a non seulement contribué à mon développement professionnel, mais il a également apporté une valeur ajoutée aux activités de recherche de l’ISAE, en ouvrant la voie à de nouvelles collaborations et en intégrant des approches innovantes dans la modélisation climatique. J’exprime ma profonde gratitude à la Fondation ISAE-SUPAERO pour leur soutien, qui a rendu possible cette expérience inestimable.

Je tiens à exprimer ma plus profonde gratitude pour votre soutien, qui m’a permis de réaliser un séjour de recherche inestimable à la JAMSTEC. Grâce à votre générosité, j’ai pu non seulement avancer dans mes recherches sur la modélisation climatique, mais aussi établir des collaborations internationales qui sont essentielles pour mener à bien des projets d’envergure, bien au-delà de ce que nous pouvons accomplir dans notre quotidien académique.

Le changement climatique est un défi global et complexe, nécessitant des approches diversifiées. L’ingénierie aérospatiale joue un rôle crucial, mais il est tout aussi important de s’engager dans d’autres domaines comme la modélisation climatique pour trouver des solutions intégrées et efficaces. Je suis profondément reconnaissante d’avoir pu contribuer à cette cause grâce à votre soutien.

Un mot de la fin ?

Merci de permettre à des chercheurs comme moi de repousser les frontières de la connaissance et d’œuvrer pour un avenir meilleur.

Je veux soutenir des stages comme celui de Dennis.