DON

< retour aux articles

4L Trophy pour Raphaël

Publié le

9 Juil 2024

Raphaël a été soutenu par la Fondation pour réaliser le 4L Trophy 2024 : une aventure humaine et solidaire de laquelle lui et son équipage ressortent grandis, chanceux et avec une ouverture sur le monde incomparable. Il vous raconte son expérience dans le désert marocain.

Pourquoi avoir choisi de participer au 4L Trophy ?

J’ai entrepris en février un voyage épique avec Luca, un ami de longue date, embarqués dans une aventure hors du commun à travers le désert du Maroc aux côtés de 1150 équipages, tous aux volants de nos vaillantes Renault 4L. Ces icônes de la route, dont la commercialisation a débuté en 1968, sont réputées pour leur robustesse et leur endurance à travers les âges. Pourtant, tout comme nous, ces 4L ignoraient les défis qui les attendaient dans les étendues arides de ce désert impitoyable…

Au-delà des sensations, des rencontres inoubliables et du dépassement de soi que ce périple implique, les équipages participant au Raid 4L Trophy sont invités à soutenir l’action d’Enfants du désert en acheminant des dons matériels (fourniture scolaire et matériel sportif) et en participant financièrement au projet de construction d’écoles. Un moyen de laisser une empreinte de son aventure dans le quotidien des écoliers du désert.

Grâce au soutien financier des trophistes envers l’association, 26 salles de classe ont pu voir le jour dont une école pour enfants en situation de handicap et chaque année leurs dons matériels permettent d’équiper 20 000 enfants de toute la région. Je vais ainsi vous raconter à travers ces quelques paragraphes notre aventure du 4L Trophy, un des rallyes caritatifs les plus connus de France.

Comment s’est déroulé le rallye ?

Raphaël Tinebra

1er jour :

Tout a démarré à Biarritz, le point de ralliement où ont convergé tous les participants. Les formalités administratives et les vérifications techniques ont été accomplies avec précision. Nous avons été équipés du trippy, notre précieux outil pour se géolocaliser dans le désert et mesurer nos distances lors des épreuves d’orientation. En effet, dans ce raid, c’est celui qui parcourt le moins de kilomètres qui remporte la victoire. Prêts à en découdre, nous nous sommes lancés vers Algésiras, où 1150 équipages s’apprêtaient à traverser Gibraltar à bord du ferry.

Nous avons pu traverser l’Espagne sans encombre et arriver de nuit à Algésiras. Il était temps de prendre quelques heures de sommeil avant d’embarquer dans le ferry. Avec un réveil à 3h on ne peut plus matinal, nous avons rejoint au petit matin le port de Tanger et ses ferries. C’est déjà le début des surprises pour nous ! l’équipage avec qui nous avons sympathisé se retrouve avec un cardan cassé ! Heureusement, notamment grâce à l’aide financière de la Fondation, nous avions apporté avec nous les pièces mécaniques de rechange indispensables, dont un cardan. A peine arrivés sur le continent africain que nous voilà les mains dans le cambouis. 1h30 plus tard, avec un cardan bien changé, nous voilà parti en direction de Boulajoul… en dernière place ! 

2e jour :

Objectif de la journée pour tous : rejoindre le bivouac de Boulajoul sur le plateau du Moyen Atlas. Nouvelles façons de conduire, nouveaux points de vue magnifiques, nous étions émerveillés par les paysages qui défilaient sous nos yeux. Ils se métamorphosaient à vue d’œil au fur et à mesure que nous descendions vers le Sud. Que très peu de pause pour nous, le but étant d’arriver avant la nuit.

Arrivés malgré nos efforts à Boulajoul au clair de lune, ce n’est qu’au réveil, après une nuit à 5°C, que nous avons découvert un panorama d’exception. Entre reliefs enneigés et massifs rocheux, de quoi nous requinquer malgré la fatigue qui commençait à peser. Il est alors 6h30, l’heure parfaite pour rejoindre Merzouga, lieu mythique du rallye où se dérouleront deux étapes clés de l’aventure. Le soleil peinait à se lever lorsque les premières 4L ont quitté le bivouac de Boulajoul ce matin. Nous attendions ce départ avec impatience, marquant le début de l’étape vers Merzouga et les premières pistes dans le désert marocain.

3e jour :

Notre objectif du jour était clair : rejoindre Merzouga. 295 kilomètres de route, dont 40 sur piste, pour notre plus grand plaisir. Quelques centaines de mètres dans le désert et nous voilà déjà à désensabler et tracter des 4L !

En effet, les 4L, encore chargées de dons et de tout notre équipement pour les 10 jours à venir, ne sont pas les véhicules les plus spacieux. Heureusement, une fois arrivés au bivouac, les membres de l’association Enfants du Désert nous attendaient à bras ouverts pour collecter les fournitures que nous avions apportées. Fournitures scolaires, équipements sportifs et médicaux : cette année encore, les trophistes ont montré une grande générosité. Un geste de solidarité qui permettra d’aider 20 000 enfants dans la région du Drâa-Tafilalet. Tout ceci n’aurait bien entendu pas pu être fait sans l’aide de la Fondation ISAE-SUPAERO et ses donateurs que nous remercions chaleureusement.

4e et 5e jours :

Mardi et mercredi, avaient lieu deux “journées ambassadeurs”, où nous avions l’opportunité de proposer des activités aux écoliers et de partager de beaux moments avec les enfants de l’école Ouled Youssef. Cette école a bénéficié de nombreux projets, dont la construction de sanitaires, d’une salle de classe pour l’école maternelle, et le forage d’un puits.

Mercredi, c’était notre dernier jour au bivouac de Merzouga et notre dernier jour de piste avant l’étape marathon traditionnelle qui commençait le lendemain matin. C’est alors avec un roadbook et une boussole que nous avons avancé dans le désert. Ce sont des indications de kilométrages, de repères visuels naturels, de ruines ou d’oasis qui devaient nous empêcher (théoriquement) de nous perdre. Heureusement, nous avions souvent des 4L au loin sur le plateau désertique qui nous confirmaient la direction. On ne manquait pas de se prendre pour Sébastien Loeb, jusqu’à ce qu’un bon gros caillou contre les plaques de protection du châssis nous ramène à la réalité…

Les moteurs ont vraiment souffert de la chaleur, même avec le ventilateur de secours que nous avions ajouté à l’original. Cette épreuve a mis à rude épreuve de nombreuses 4L, avec des problèmes de puissance, de surchauffe du moteur et même de colonne de direction défectueuse… sans parler des fameux et redoutés blocages dans le sable. Heureusement, la solidarité entre trophistes était bien présente, et nous n’avons pas hésité à nous entraider lorsque l’un d’entre nous se retrouvait coincé. Chacun y est allé de sa propre technique, poussant la 4L d’avant en arrière, utilisant des plaques de désensablage ou même creusant directement dans le sable… Heureusement, nous avons tous réussi à retrouver le bivouac en temps et en heure pour chouchouter nos 4L et les remettre en état pour l’étape ultime qui nous attendait dès le lendemain.

6e et 7e jours :

Début de la dernière étape du rallye : le marathon. Un parcours de 614,6 kilomètres répartis sur le jeudi et le vendredi, qui nous a permis de rejoindre Marrakech pour conclure le rallye.

Ce soir-là, nous avons passé notre dernière nuit au bivouac, mais ça n’a pas été notre dernière nuit sous la tente, car nous avons camper en totale autonomie lors de l’étape marathon du lendemain.

La journée suivante a été extrêmement sportive pour tous les trophistes. Nous avions toute la journée pour valider onze points de contrôle de sécurité, soit environ 180 kilomètres. Mais au-delà de ça, c’était pour nous de loin l’étape la plus stressante. Après seulement quelques kilomètres de désert pour rejoindre l’entrée du marathon qui fermait en début d’après-midi, nous avons été contraints de sortir quelques centaines de mètres de la piste principale. Ce fut fatal pour notre titine. D’un seul coup, à seulement 20 km/h, le châssis s’est mis à frotter le sol et la voiture s’est arrêtée. Alors que nous pensions innocemment que nous nous étions ensablés, quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous avons remarqué l’angle de 45 degrés que faisait la roue avec le châssis. Rotule inférieure cassée. Ainsi, nous voilà sous le zénith, moi à courir de 4L en 4L pour quémander une rotule que nous n’avions pas, et mon coéquipier à démonter la 4L à l’aide de mécanos venus en aide. Deux heures et de nombreuses gouttes de sueur plus tard, nous avons réussi à remettre notre voiture sur roues, et c’était reparti à fond pour rattraper les derniers participants. A notre plus grande joie, nous sommes parvenus à arriver à temps pour l’entrée du marathon, avec une petite pénalité de retard qui nous coûtera tout de même 300 places au classement.

Vendredi 23 février 2024, 7h30, top départ de la dernière ligne droite pour l’ensemble des trophistes. Au pointage de Tazarine, ce sont 370.7 kilomètres qui nous attendaient ce matin-là. Une étape qui n’était pas prise en compte dans le classement final mais qui avait une saveur toute particulière puisqu’elle nous a guidé jusqu’au circuit Moulay El Hassan de Marrakech, point final de l’aventure. A partir de treize heures, une à une, les petites voitures ont rempli le circuit automobile, sous les applaudissements de la foule. Sur place, parents et amis avaient fait le déplacement pour accueillir et féliciter leur équipage fétiche dès la ligne d’arrivée. Un moment fort en émotions, dont témoignaient les coups de klaxon, les rires et les pleurs. Une fois nos esprits repris, nous avons pu récupérer notre médaille, rejoindre notre hôtel et profiter d’une délicieuse douche, de quoi enlever les kilos de sables accumulés ces derniers jours. Ce soir-là et après 10 jours de bivouac, nous ne nous sommes pas fait prier pour aller au lit.

Que retenez-vous de cette expérience ?

C’est avec une fierté immense qu’avec les 1149 autres équipages, nous nous sommes rendus à la soirée de clôture du 4L Trophy 2024. Accueillis sous les applaudissements des 300 membres de l’organisation, nous avons pu assister à la cérémonie de remise des prix. Un évènement animé notamment par Géraldine Rey et JB Goupil qui n’ont pas manqué de remercier les trophistes pour leur investissement tout au long de l’aventure, en dévoilant l’envergure de la solidarité des participants qui ont apporté neuf tonnes de dons et de denrées alimentaires et qui permettront de fournir 15 000 repas aux personnes dans le besoin. Laetitia Chevalier et Jéromine Lançon ont ensuite pris le relais pour dévoiler à leur tour les bénéfices récoltés par l’association Enfants du Désert. Par la suite, l’incontournable podium a été dévoilé avec la remise des prix. Juste après, nous avons pu trinquer à cette belle victoire commune, qui jusqu’à sa fin aura honoré ses valeurs d’entraide et de convivialité.

Non, ce n’est pas la fin d’une aventure mais bien le début d’une nouvelle pour nous puisque nous ressortons de cette expérience grandis, chanceux et avec une ouverture sur le monde incomparable. Nous comme les trophistes des années précédentes, nous confirmons : « il faut le vivre pour le comprendre ».

Un mot de la fin ?

Au nom de l’équipage 1651, nous souhaitons adresser un sincère et chaleureux remerciement à la Fondation ISAE-Supaero et aux donateurs pour leur précieux soutien et leur générosité.

Votre soutien a été un pilier essentiel de notre réussite et de notre parcours, et nous vous en sommes profondément reconnaissants. Grâce à votre sponsoring, nous avons pu vivre une expérience extraordinaire et inoubliable à travers les paysages majestueux du Maroc, tout en contribuant à des actions humanitaires essentielles pour les enfants de la région. Ce sont des villages marocains entiers que vous façonnez à l’aide de vos subventions.

Grâce à la Fondation ISAE-SUPAERO, nous avons pu repousser nos limites, vivre des moments forts en émotions et en rencontres, tout en contribuant à des actions humanitaires qui font la différence dans la vie de milliers d’enfants marocains.

Encore une fois, un immense merci à la Fondation ISAE-SUPAERO pour avoir rendu tout cela possible et pour avoir été un partenaire indispensable de cette aventure extraordinaire du 4L Trophy. Votre soutien restera gravé dans nos cœurs et dans nos souvenirs pour toujours.

Je veux soutenir des projets comme celui de Raphaël et le 4L Trophy