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6 mois de substitution à Munich pour Oriane

Publié le

16 Déc 2024

Oriane a bénéficié d’un soutien de la Fondation pour réaliser 6 mois de substitution à Munich, en Allemagne. Si son objectif premier était d’approfondir ses connaissances en matière d’énergie et d’environnement ou encore de perfectionner son allemand, elle a également profité de ce séjour pour faire rayonner l’ISAE-SUPAERO par-delà les frontières françaises, et mettre en exergue l’enseignement de haute qualité qui y est dispensé ainsi que les nombreuses opportunités qui sont proposées à ses élèves ! Elle nous raconte.

Pourquoi avoir choisi de réaliser un séjour de substitution à Munich ?

Ce séjour à Munich avait pour but d’approfondir mes connaissances en matière d’énergie et d’environnement, qui sont les sujets principaux des cours que j’ai choisies. Je me suis également inscrite dans un cours d’allemand intensif qui m’a permis (comme je l’espérais), allié avec une pratique quotidienne, d’améliorer sensiblement mon niveau dans cette langue que j’avais pratiquée de la sixième à la terminale et dont j’avais repris l’étude cette année, à l’ISAE-SUPAERO. L’Allemagne étant un pays fournisseur de nombreux emplois dans des secteurs qui m’attirent (énergie, transport et environnement), il m’a paru opportun de m’engager pour un séjour, afin d’acquérir une maîtrise sûre de la langue et pourquoi pas, trouver un stage de fin d’études en Allemagne.

Comment s’est passé ton séjour au sein d’une université allemande ?

Oriane Lehmann

Sur le plan académique, je suis très satisfaite de mon séjour au sein de la Technische Universität München.

  • D’une part, l’université est très grande. Il y a plusieurs campus au sein de la ville. J’ai étudié au campus de Garching, au nord de Munich, qui constitue une ville à part entière. L’architecture de l’université est très agréable, avec de nombreux bâtiments écoresponsables et beaucoup de verdure aux alentours. Les bâtiments réservés à l’étude sont très spacieux et très bien agencés, disposant de nombreux endroits où les étudiants peuvent travailler, ou simplement s’asseoir pour discuter. L’université dispose aussi de nombreux équipements sportifs, comme des terrains de volley ou de badminton. Même si elle fourmille sans cesse d’étudiants, la TUM reste un lieu très calme et agréable à visiter.
  • D’autre part, les cours que j’y ai pris m’ont beaucoup plu. J’ai pu perfectionner mon allemand et mon italien en cours de langue. Le « Sprachzentrum », le centre linguistique de la TUM, propose de nombreux cours, dans diverses langues et divers niveaux, allant des cours de grammaire, aux cours d’histoire, de débat, ou de littérature. Des « Länderabende », des soirées ayant pour but la découverte de la culture culinaire d’un pays, sont également organisées, à raison d’une fois par mois. C’est l’occasion de rencontrer des étudiants originaires de toute la planète ! Pour ce qui est des cours à caractère scientifique, j’ai pu étudier en détail les infrastructures adaptées aux énergies solaire et éolienne, la dynamique des fluides compressibles, l’acoustique ou encore les différents types de transfert thermique. Même si ces cours étaient très différents les uns des autres, ils se recoupaient souvent entre eux, ce qui conférait un caractère agréable à l’apprentissage, puisque les notions vues dans un cours étaient reparcourues dans un autre, sans que tout cela ne soit trop répétitif. J’ai particulièrement apprécié l’accent mis par la plupart des professeurs sur la compréhension physique des phénomènes derrière les équations. Ce semestre à la TUM a grandement enrichi la vision d’ingénieure que j’ai développée pendant une année et demie à l’ISAE-Supaero !

Quel bilan peux-tu faire de ce séjour sur le plan culturel ?

L’objectif d’un Erasmus n’est pas uniquement académique, me direz-vous. En Erasmus, l’apprentissage et la découverte se font de mille manières différentes. S’acheminer dans sa nouvelle ville, communiquer avec les locaux, rencontrer ses futurs ami.es, voyager, tout cela relève de l’aventure !

Circuler dans Munich n’est pas une mince affaire. Vous voulez arriver en Bavière par le train ? Vous découvrirez bien vite les merveilles de la Deutsche Bahn, la SNCF allemande, mais avec une réputation bien plus terrible que celle de la SNCF (et, je parle d’expérience, ce n’est pas peu dire.) ! Une fois dans Munich, vous aurez le choix entre une multitude de trains, métros et bus, qui ont l’avantage d’être très spacieux (retourner dans le métro toulousain m’a fait un choc) mais le désavantage de mettre environ une heure pour vous emmener où vous voulez, parce que la ville est très grande ! Mon meilleur conseil : prendre n’importe quelle ligne jusqu’à Marienplatz, le cœur de la ville ! Une fois arrivés, prenez la sortie C. Attention il y a au moins 10 sorties, et pour peu que vous preniez la mauvaise, vous vous retrouvez à 10 minutes de l’endroit où vous vouliez être initialement ! Une fois la sortie C prise donc, vous n’avez plus qu’à vous retourner pour contempler la Rathaus, l’hôtel de ville, et, en fond, les dômes jumeaux de la Frauenkirche, la cathédrale munichoise, qui se découpent dans le ciel. A quelque pas de là, pour la modique somme de 3 euros, vous pouvez monter à la St Peter’s Kirche, qui offre une vue sidérante sur toute la ville et si le ciel est dégagé, vous pouvez même apercevoir les montagnes qui surgissent à l’horizon ! A partir de là, vous pouvez prendre la ligne 6 jusqu’à l’immense Englischer Garten, « le Jardin anglais » ou encore la ligne 3 jusqu’au parc olympique, Olympiapark. L’été, vous y trouverez nombre d’événements notables, comme des expositions, des concerts de Coldplay ou de Taylor Swift, et même la fan zone de l’Euro ! Les parcs munichois sont immenses et vraiment un incontournable de la ville. Sans conteste le meilleur endroit pour se poser à la belle saison !

Beaucoup d’autres choses très intéressantes sont aussi accessibles facilement depuis Munich. J’ai eu l’occasion de rejoindre à Berlin (à quelques heures de bus seulement) d’autres camarades de l’école. La ville est tout simplement immense (8 ou 9 fois la superficie de Paris il me semble) ! J’avoue avoir préféré Munich, plus accueillante, à la capitale allemande, cette dernière étant pourtant incontournable par l’histoire et la culture cosmopolite et fourmillante qu’elle recèle. J’ai pu également visiter des villages autrichiens, comme Salzburg (la ville natale de Mozart) ou Hallstatt, et faire de nombreuses randonnées dans les Alpes autrichiennes ou bavaroises. Ce dernier point est certainement l’une des meilleures parties de mon Erasmus à Munich. Partir en randonnée tout le week-end, s’évader en forêt, se baigner dans les magnifiques lacs d’Allemagne… Je recommande très fortement le lac Eibsee, connu comme le plus beau lac du pays ! N’oublions tout de même pas les incroyables châteaux de Louis II de Bavière, dont le plus célèbre, Neuschwanstein, a inspiré le fameux château de la Belle Au Bois Dormant de Disney !  On peut quand même faire des très belles randonnées dans le coin, avec des points de vue époustouflants sur le château !

En termes linguistiques à présent, je pense sincèrement que la meilleure chose à faire pour apprendre une langue, est d’essayer de se fondre parmi les locaux. Certes, ce n’est pas vraiment facile, quand on est entouré d’étudiants qui viennent des quatre coins du monde et qui, en général, utilisent tous l’anglais pour communiquer. Même les locaux vous parlent anglais, à la moindre détection d’accent français ou étranger dans votre voix ! Du coup, pas simple pour progresser. Pour ma part, j’ai choisi d’aller dans un lieu où je serais forcée à écouter de l’allemand et à le comprendre. Je suis donc allée prendre des cours de danse à Munich et comme tous les cours étaient en allemand, j’écoutais la langue plusieurs heures par semaine et en plus, je pouvais associer des éléments visuels aux paroles, ce qui a rendu la compréhension beaucoup plus simple et mes progrès bien plus rapides ! Cela étant, j’ai un peu triché, parce que la prof était française, et c’est tout de suite beaucoup plus simple de comprendre de l’allemand prononcé par un Français que de l’allemand prononcé par un Bavarois ! Il a fallu commencer par apprendre le dialecte bavarois. La base : pour dire « bonjour » ou « salut », on ne dit pas « hallo » mais « servuss » (à prononcer « zervouce »).

Un moment marquant de ton séjour à nous partager ?

Mon avant-dernier jour à Munich fait indéniablement partie des jours les plus étonnants de cette aventure. C’était un jeudi soir, aux alentours de 20 heures. Toutes mes valises et sacs étaient prêts, mon dernier examen, qui avait lieu le lendemain, dûment révisé, mes billets de retour réservés, bref, tout était parfait ! Ayant donc décidé de m’octroyer un petit moment de décompression, je me dirige vers la cuisine pour préparer un super gâteau au citron. C’était sans compter la maladresse de ma colocataire, qui m’a renversé un saladier en verre sur la jambe ! J’ai fini la nuit aux urgences, recousue par un médecin qui ne parlait qu’allemand, 13 points de la suture et 155 euros en moins plus tard (ma carte européenne d’assurance maladie avait eu la bonne idée de périmer une semaine avant), je suis rentrée passer ma dernière nuit munichoise. Voilà de quoi ne jamais oublier ce séjour à Munich, gravé à jamais dans ma chair.

Un mot de la fin pour tirer le bilan de cette expérience ?

Ce semestre de substitution était pour moi l’occasion de faire valoir l’ISAE-SUPAERO à l’étranger. En effet, par mes échanges avec d’autres étudiants internationaux ou locaux, j’ai su faire rayonner notre école par-delà les frontières françaises, et mettre en exergue l’enseignement de haute qualité qui y est dispensé ainsi que les nombreuses opportunités qui sont proposées à ses élèves. J’espère avoir su faire bonne publicité à notre école, dans une université étrangère reconnue comme la meilleure de son pays. Enfin, je compte mettre en avant la dimension environnementale de mes cours pour montrer que l’ISAE-SUPAERO est un établissement conscient, œuvrant pour les enjeux sociaux et environnementaux d’aujourd’hui et de demain.

Je souhaite remercier chaleureusement la Fondation et ses donateurs pour l’aide non négligeable qu’ils m’ont apportée.

Je veux soutenir des stages comme celui de Oriane.