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Damien participe à l’International Astronautical Congress 2023
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L’International Astronautical Congress est un congrès mondial qui a lieu chaque année. L’évènement rassemble la commaunauté spatiale mondiale pour partager leurs connaissances et leurs découvertes sur l’exploration spatiale. Cette année, la 74e édition sur le thème « Global challenges and opportunities : give space a chance » s’est déroulée à Baku en Azerbaijan, du 2 au 6 octobre 2023, et Damien Baclet y a participé.
Quel était l’objectif de ta participation à l’IAC 2023 ?
J’ai eu le privilège d’assister et de réaliser une intervention à l’International Astronautical Congress, organisé par l’International Astronautical Federation. Cet évènement annuel constitue le plus grand rassemblement des acteurs du secteur de l’aérospatial avec 5 jours de congrès, des milliers de représentants de différentes entreprises, organisations et agences spatiales.
Ce sont aussi des milliers de propositions de présentations soumises, dont une provenant de moi-même : j’ai été sélectionné par la 3AF afin de représenter la France lors de la « Student Conference », pour réaliser la présentation d’un article rédigé en synthèse d’un stage de recherche réalisé à l’ISAE-SUPAERO, intitulé « An innovative mission concept to infer upper thermosphere air density using a torque-balanced CubeSat ».
Participer à l’IAC fut une véritable chance pour moi et la suite de mon parcours. J’ai pu y présenter un article et ainsi parachevé une expérience professionnelle tout en découvrant nombre de projets et acteurs passionnant.
Je tiens sincèrement à remercier la Fondation ISAE-SUPAERO et les donateurs pour le soutien financier qu’elle m’a attribuée pour la participation à ce prestigieux congrès. Pouvoir organiser ce déplacement avec toutes les contraintes d’un emploi du temps chargé en pleine rentrée, qui plus est la dernière à l’ISAE-SUPAERO pour moi, n’était pas une tâche facile et la Fondation m’a énormément aidé à faciliter cette organisation grâce à son soutien, ce dont je suis extrêmement reconnaissant.
Parle-nous de ton article :
Damien Baclet
Présenter une nouvelle manière de mesurer la densité à haute altitude
L’article produit propose un concept innovant pour mesurer la densité de la haute thermosphère. À mesure que le nombre de vaisseaux spatiaux en orbite terrestre basse augmente, le besoin de prévisions de haute précision de leurs trajectoires augmente également pour mieux calculer les risques de collision et les lieux de rentrée. Une meilleure connaissance de la densité de la haute thermosphère est ainsi nécessaire pour compléter les données d’opportunité existantes collectées par les missions CHAMP, GRACE, GOCE et Swarm.
Pour déterminer la densité de l’atmosphère jusqu’à 600 km d’altitude, un concept de mission innovant est proposé sur un CubeSat 6U, basé sur le mécanisme de moment compensé et s’appuyant sur des panneaux solaires actionnables, des gyroscopes à fibre optique et des roues à réaction. Deux configurations des panneaux solaires sont étudiées en fonction de l’altitude : la configuration éolienne avec des panneaux contra-rotatés et la configuration 0/90° avec un panneau parallèle et perpendiculaire au flux d’air. La faisabilité technique du concept est prouvée à l’aide d’un modèle dynamique Simulink adapté de la mission EntrySat, montrant qu’à 600 km d’altitude, une erreur de densité récupérée de seulement 2 % est réaliste.
Des données supplémentaires sur la précision du FOG et des roues de réaction sont néanmoins nécessaires pour valider l’ensemble du modèle de bruit. Dans l’ensemble, cet article valide le cas scientifique d’une mission à moment compensé pour déduire la densité de la thermosphère supérieure et étudie les impacts de ce concept innovant sur la conception de la mission, en particulier la production d’énergie et le contrôle d’attitude. Enfin, une analyse du système est fournie pour montrer que les exigences scientifiques et techniques peuvent être satisfaites.
Si tu devais faire le bilan de ton expérience :
L’objectif de présentation de l’article fut accompli, avec une prise de parole de 12 minutes en anglais afin de résumer le travail. Ce travail fut une première expérience pour moi dans de telles circonstances, un congrès avec des professionnels passionnés en face de moi, curieux de comprendre mon propos et d’en savoir plus sur mon cheminement intellectuel, dans un auditoire international.
De plus, j’ai atteint l’objectif second qui été de profiter de ce temps pour renforcer mon attrait pour le secteur spatial et d’engager des discussions avec des professionnels. J’ai ainsi pu rencontrer des professionnels de divers organismes et examiner les opportunités qui pourraient s’offrir à moi pour mon stage de fin d’études, si celui-ci se retrouve à l’étranger.
Enfin, j’ai également profité de ce moment privilégié au cœur de l’écosystème spatial mondial pour assister à de nombreuses conférences passionnantes pendant le congrès.
Si je devais choisir un temps fort du congrès en termes de présentation hormis mon coup de cœur pour Ispace, je pourrais évoquer l’intervention d’Elon Musk ou de Dan Scheeres. Chacun dans leur domaine, ces deux personnalités sont très inspirantes à l’aube de ma carrière professionnelle.
Enfin, j’ai eu la chance de mettre en lumière l’ISAE-SUPAERO, la 3AF et la France du spatial en remportant un prix concernant ma présentation : j’ai eu l’honneur de me voir offrir le British Interplanetary Society Prize for Best Technical Paper, récompensant l’article réalisé lors de mon stage au sein de l’équipe SSPA du département DEOS à l’ISAE-SUPAERO.
En somme, l’expérience fut extrêmement enrichissante du point de vue personnel, sur les plans professionnel, humain et culturel. L’aide de la Fondation s’est révélée précieuse afin d’ôter la pression financière liée à cette semaine et m’a permis de profiter pleinement de la semaine de congrès. Je tiens donc encore à remercier sincèrement l’ensemble des personnes à la Fondation ayant participé au processus de mise en œuvre et de sélection de mon projet pour cela.