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Bourses Jeunes Pousses 2025 : Tiffany nous présente π-World
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Découvrez le témoignage de Tiffany Raharimanana, Bourses Jeunes Pousses Entrepreneuriat pour le projet π-World : redonner aux élèves de l’intérêt pour les mathématiques à travers des jeux de type « Escape Game » ou « Jeu de Piste ».
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Tiffany Raharimanana, je suis doctorante à l’ISAE-SUPAERO. J’ai toujours été passionnée par ce qui est créatif, j’ai toujours aimé aider les enfants et j’ai commencé à donner des cours quand j’étais en licence, il me semble. J’ai commencé par des élèves de 6e, puis j’ai augmenté les niveaux et à chaque fois, ce que j’aimais vraiment, c’était de leur donner le goût de quelque chose qu’ils ne comprennent pas ou qu’ils n’aiment pas au début, et qu’ils me disent à la fin « en fait, c’est facile ! J’aime bien ! ». C’est un sentiment que j’ai toujours voulu retrouver dans mon futur métier. À côté de ça, j’ai toujours aimé construire des choses, dessiner. D’ailleurs, quand j’étais en licence, au début, mes professeurs me demandaient souvent « mais vous êtes plutôt scientifique ou littéraire finalement ? » et je ne me suis jamais sentie à l’aise dans une seule case : j’aime bien toucher à tout.
Peux-tu nous présenter votre projet ?
L’objectif du Projet π-World c’est de pouvoir faire aimer les maths aux jeunes élèves. En effet, il y a des indicateurs qui montrent que le niveau de mathématique en France a baissé, et ça peut être critique pour l’avenir. On a également noté un écart entre les jeunes filles et les jeunes garçons sur l’intérêt qu’ils peuvent avoir pour les maths. L’objectif serait donc d’apporter cet aspect cours, sans que ce soit trop strictement catégorisé comme un cours, mais plutôt comme un jeu, comme de l’amusement. Ce qu’on propose donc ce sont des escape games. Pour ma part, j’adore ça, et je trouve que c’est une bonne façon de faire manipuler des maths. C’est vrai qu’il existe des jeux de société qui se rapportent aux mathématiques, mais la plupart du temps ce sont uniquement des calculs. Ce que je voudrais montrer justement, c’est que les maths ce n’est pas que du calcul et des chiffres, c’est également d’autres choses et les énigmes d’escape game peuvent apporter une nouvelle perspective.
L’idée de base était de créer un jeu vidéo, mais c’est un projet qui coute cher et qui est long à développer. On est donc partie sur un jeu de plateau pour commencer. Je crée des énigmes moi-même, j’imagine une histoire. Par exemple actuellement, l’histoire qui va être testée s’appelle l’Histoire de Barbe d’Olonne, qui sera proposée à des élèves de 5e dans les Sables d’Olonne : l’idée est qu’on a retrouvé le navire de ce pirate quelque part en Vendée et on a pu récupérer des données dans le navire ; ce sont ces données qui vont permettre de retrouver le trésor et d’ouvrir le coffre. Pour pouvoir comprendre comment utiliser ces données et ce qu’il faut faire, étape par étape, il faut résoudre les énigmes mathématiques. Tout ça permet de donner un aspect imagé aux maths et de vivre une aventure en même temps. J’espère qu’ils n’auront pas trop l’impression de « faire des maths ». Le projet est réalisé en binôme avec un enseignant de mathématique dans un collège des Sables d’Olonne et c’est auprès de ses deux classes de 5e que l’on va tester le concept.
Pour l’instant, comme on teste le jeu dans une classe, on a un temps qui est limité et je ne peux pas faire un escape game qui dure le temps que je souhaiterais, je suis obligé de m’adapter. Ce que je souhaiterais pour le produit final, ça serait d’avoir une application qui fait office de maitre de jeu, car pour l’instant ce que l’on va faire c’est qu’on divisera les élèves en petits groupes, en leur donnant à chacun des énigmes, et nous nous serons là pour chronométrer, pour leur donner des indices s’ils en ont besoin. On ambitionne que ça soit un jeu auquel ils puissent jouer à la maison et pour ça, l’application devrait nous remplacer, à plus ou moins long terme. L’objectif premier à court terme est de vérifier si le concept fonctionne, ce qui plait, ce qui ne plait pas, s’il y a des choses à rectifier ; c’est vraiment ça la priorité pour l’instant.
Qu’est-ce que vous avez ressenti en apprenant que vous avez été désigné comme l’un des lauréat Bourses Jeunes Pousses Entrepreneuriat 2025 ?
Honnêtement, je n’y croyais pas, j’ai dû relire le mail plusieurs fois. J’étais en formation à ce moment-là, j’étais un peu stressée pendant ma performance, car je devais prendre le train juste après, je me suis questionnée sur ma performance devant le jury, je n’étais pas sûre d’avoir défendu mon projet comme il fallait, j’étais persuadée que je ne l’aurais pas. Quand j’ai appris la nouvelle, ça a vraiment été la surprise la plus totale, j’étais vraiment très contente et très émue. Mon premier réflex a été d’appeler ma mère, car elle était à fond derrière moi.
Quelles sont les prochaines actions à mettre en place pour la suite de votre projet ?
Ça dépendra des résultats de l’intervention : si les élèves aiment bien, dans ce cas-là, on pourra envisager la création d’un produit un peu plus fini et professionnel. Potentiellement allonger les énigmes, et tester le jeu dans d’autres classes. Avec le reste de la bourse, on pourra également lancer la création de l’entreprise, déposer la marque. Pour l’instant, je suis en 3e année de thèse donc on lancera le projet réellement en vitesse de croisière à la fin de ma thèse.
Un mot de la fin ?
Un immense merci ! L’entrepreneuriat, c’est quelque chose qui m’a toujours travaillé un peu, je me suis toujours dit que ça avait l’air chouette, mais que j’avais choisi la mauvaise voie, donc ce n’était pas accessible. Et finalement, je me rends compte que si, grâce aux donateurs finalement, je vais pouvoir concrétiser un projet qui me tient à cœur et qui, j’espère, pourra aider les gens. Tout ça, sans les donateurs, ça n’aurait pas été possible !
Merci beaucoup, car aujourd’hui, je me vois mal faire autre chose de ma vie.
Je voudrais également remercier les personnels de l’Innovspace sans qui ce projet n’aurait pas lieu !