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Dilan réalise son rêve et passe 6 mois de stage au JPL
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Elève en dernière année du cycle ingénieur à l’ISAE-SUPAERO en domaine « Conception et Opération des Systèmes Spatiaux » et en filière « Observation de la Terre et Sciences de l’Univers », Dilan a été soutenu par la Fondation ISAE-SUPAERO en Janvier 2022 afin d’effectuer son stage de fin d’études au NASA JPL-Caltech à Los Angeles sur les Cubesats d’exploration du système solaire dans le cadre du programme Artemis. De retour en novembre 2022, il nous partage son témoignage !
Quelles étaient tes motivations à réaliser un stage au NASA JPL ?
Passionné par l’astrophysique, la planétologie et l’ingénierie spatiale depuis le collège, effectuer un stage de fin d’études au NASA Jet Propulsion Laboratory à Los Angeles représentait pour moi l’accomplissement de toute une vie, le saint graal, mon rêve irréaliste et inatteignable de jeunesse. Jamais je n’aurai pu penser que le fils d’ouvrier et de femme de ménage que j’étais, allait pouvoir un jour fouler les rangs de ce qui était et est toujours pour moi, l’institution la plus prestigieuse du monde, repoussant décennies après décennies les limites de l’humanité avec des missions toutes plus ambitieuses et fascinantes les unes que les autres.
Je souhaitais effectuer mon stage de fin d’études sur des missions d’exploration du système solaire, être à l’interface entre l’instrumentation spatiale et la planétologie, à l’interface entre l’ingénierie et la science. Mon rêve était toujours de pouvoir un jour travailler pour la NASA, j’ai donc postulé au Jet Propulsion Laboratory, qui est selon moi, le leader dans le domaine de l’exploration spatiale du système solaire et ce notamment à l’aide de rover, d’atterrisseur et de sonde d’exploration.
Comment s’est passé ton séjour ? Quels ont été les temps forts ?
Au JPL, j’ai pu travailler sur la mission Farside Seismic Suite (FSS) faisant partie du programme PRISM (Payloads and Research Investigations on the Surface of the Moon) de la NASA et dont le vol est prévu en 2025. La suite d’instrument sera intégrée sur un atterrisseur commercial (l’atterrisseur Series-2 de l’entreprise Draper) dans le cadre du programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services) qui se posera dans le cratère Schrödinger au niveau du pôle sud de la Lune, lieu de destination des divers équipages d’astronautes du programme Artemis. FSS livrera deux sismomètres (tous deux éprouvés lors de la mission InSight sur Mars). FSS survivra à l’atterrisseur commercial et enregistrera les tremblements de Lune pendant plusieurs mois afin de répondre à des questions scientifiques essentielles. Pouvoir travailler sur une mission lunaire pendant l’époque du programme Artemis est une chance unique et donnait des airs d’Apollo 2.0. Ce stage a parfaitement plus compléter ma formation et était en parfait accord avec mon choix de parcours de dernière année (COS et OTSU).
Au JPL, j’ai pu rencontrer les ingénieurs et chercheurs que j’admirais et que je suivais depuis des années que ce soit ceux investis dans les missions d’exploration du système solaire des planètes intérieures (Curiosity, Perseverance, Ingenuity, InSight, MRO, etc.) ou bien des planètes extérieures (Voyager, Cassini, JUNO, Europa Clipper, DragonFly, etc.)
Ce fut l’occasion pour moi également de pouvoir assister aux deux dernières InSight Science Meeting (STM) où InSight était fonctionnelle et en vie. Cela m’a permis de pouvoir rencontrer les hommes et femmes ayant pensés, proposés, conçus et opérés cette mission qui nous a tant appris sur la structure interne de la planète rouge.
Pendant ces 6 mois au JPL, j’ai également pu approfondir ma compréhension de la culture américaine et voyager à travers les Etats-Unis que ce soit pour s’aventurer dans les fameux parcs nationaux (Yosemite, Death Valley, Grand Canyon, Anteloppe Canyon, Bryce Canyon, …) ou pour découvrir de nouvelles villes (San Francisco, San Diego, Las Vegas, Santa Barbara, …).
Sur le plan personnel ce séjour a été extraordinaire, j’ai pu rencontrer des personnes formidables, côtoyés des stagiaires américains venant des quatre coins des Etats-Unis et des stagiaires venant des quatre coins du globe avec qui j’ai noué des amitiés très fortes. Je garde de ce séjour des souvenirs inoubliables et une humilité grandit par toutes ces fantastiques rencontres. Ce stage va assurément façonner l’homme et le scientifique que je souhaite devenir.
Que t’a apporté ton séjour ? Qu’est-ce qui t’attend pour la suite ?
Ce stage m’a permis de travailler sur une mission devant se poser sur la Lune en 2025 pour laquelle j’ai pu côtoyer les équipes d’ingénieurs et les équipes scientifiques. Cette mission lunaire va ainsi être le fil conducteur de la suite de mon parcours professionnel, en effet, je me dirige vers une thèse bi-institutionnelle à l’Imperial College London et l’ISAE-SUPAERO sur cette même mission. Le JPL m’a également proposé de travailler prochainement sur une proposition de mission à destination de Mars basé sur l’architecture de FSS, dans la continuité d’InSight.
Je vais donc pouvoir continuer de travailler à l’ISAE-SUPAERO avec les équipes scientifiques travaillant sur InSight et sur FSS. Ce stage au JPL renforce d’autant plus le lien fort existant entre l’ISAE et le JPL ayant permis à l’ISAE de travailler sur de nombreuses missions conjointes avec la NASA.
Le témoignage de Dilan Portela-Moreira
En dernière année de cursus ingé
Je souhaite exprimer encore une fois ma plus grande reconnaissance envers la Fondation ISAE-SUPAERO.
Réaliser un stage au NASA JPL de Los Angeles est un rêve d’enfance et une chance unique qui ne se présente qu’une fois dans une vie et j’ai finalement pu le réaliser grâce à votre soutien.
Merci donc infiniment d’avoir investi dans mon avenir
Je me réjouis sincèrement de savoir que des Fondations telles que la vôtre fasse de leur mieux afin de tendre vers davantage d’égalité et d’équité, permettant ainsi à des étudiants parfois précaires de réaliser leur projet de formation ou leur projet professionnel.
- Article Le Figaro étudiant – «Dès le collège, j’ai pris l’habitude de réviser la nuit»: la détermination de Dilan, en stage à la Nasa – à lire ici