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Nicolas nous raconte ses 10 mois à KTH

Publié le

19 Juil 2024

Après presque une année passée en Suède grâce au soutien de la Fondation, Nicolas est revenu de son séjour en juin dernier. Reconnu mondialement pour son engagement en matière d’environnement et de développement durable, c’est à l’Institut Royal de Technologie qu’il a choisi de réaliser son double diplôme afin de développer ses compétences dans le domaine des énergies renouvelables.

Il vous raconte :

Lors de mon arrivée à KTH, mes motivations étaient diverses, tant sur le plan académique que personnel. Ce double diplôme représentait tout d’abord l’opportunité de monter en compétences dans le domaine des énergies renouvelables. Je savais que la Suède, et plus particulièrement KTH, était, pour cela, l’une des meilleures destinations en Europe, reconnue mondialement pour son excellence académique et son engagement en matière d’environnement et de développement durable. Je souhaitais également améliorer mon niveau d’Anglais autant à l’écrit qu’à l’oral. Enfin, je souhaitais découvrir la culture des pays Nordiques et vivre, sur une longue période, dans un pays étranger Scandinave.

Pour résumer, mon séjour s’est déroulé de la meilleure façon qui soit, et cela, en partie grâce au soutien de la Fondation.

Comment s’est passé ton séjour ?

Nicolas Bonnefoy

Sur le plan académique, j’ai beaucoup appris sur le sujet des énergies renouvelables. La Suède étant un leader mondial dans ce domaine, cela a été une opportunité incroyable d’apprendre directement des experts et de visiter des installations énergétiques innovantes ou de haut niveau de maturité. Les cours auxquels j’ai participé étaient très divers, ce qui m’a permis d’obtenir à la fois des connaissances globales, tout en ayant une maîtrise particulière de certaines technologies de production ou d’exploitation des énergies. Désormais, je dispose, par exemple, d’une fine connaissance en matière de stockage de l’énergie grâce au cours « Energy Storage Technologies », et d’une culture générale sur l’énergie et les modes de transport grâce au cours « Energy Technologies for Sustainable Transportation ». J’ai également découvert le mode d’enseignement et la pédagogie des facultés suédoises. Dans le programme suivi, tous les cours étaient centrés sur l’interaction, avec des petits effectifs, permettant une communication sans complexe, allant jusqu’à utiliser les prénoms des professeurs lors des discussions.  Les professeurs et les assistants sont également très à l’écoute des élèves pour nous guider et aboutir à la meilleure version des projets que nous réalisons. En effet, un fort accent est mis sur les projets pratiques et les études de cas réels, ce qui permet, à la fois d’utiliser les connaissances vues en classe mais également d’approfondir certains sujets ou de se former à des méthodes de résolution de problèmes. Par exemple, chaque module comporte une partie projet, qui représente plus de la moitié des crédits ECTS. Tandis que dans beaucoup de cours à forte composante technique, des sessions de laboratoire sont organisées, afin d’expérimenter et de comprendre l’application des concepts théoriques vus en cours. Par ailleurs, j’ai eu l’occasion de me former sur différents logiciels utilisés dans les entreprises tels que SAM, HOMER Pro, EES ou PolySun ainsi que d’améliorer mes connaissances en simulations numériques et méthodes d’optimisation en Python et Matlab.

De plus, tout comme les professeurs de l’ISAE-SUPAERO, la plupart des enseignants mènent une activité de recherche, qu’ils sont fiers de pouvoir nous présenter en cours d’introduction. Cela m’a donné un aperçu des sujets de recherche actuels dans le domaine de l’énergie et me donne des idées pour la réalisation de ma thèse de master. Sur le plan académique, les principaux temps forts furent les conférences données par des professionnels de l’industrie comme sur les SAF par Swedish BioFuels ou encore sur les batteries par l’entreprise NorthVolt mais également les visites de sites, comme la visite de la patinoire en plein air de Zinkensdamms Idrottsplats, qui utilise les principes vus dans le cours « Energy Supply Systems for Buildings »,  ou bien la visite des bâtiments du « KTH Living Lab », qui utilisent notamment des panneaux solaires et de la géothermie pour répondre à la demande énergétique des étudiants du campus. J’ai également eu la chance de pouvoir choisir mes cours librement, ce qui m’a permis de suivre des cours en énergie nucléaire et réacteurs nucléaires, mais aussi en lien avec d’autres universités membres du programme Erasmus et du programme EIT InnoEnergy, notamment un cours en ligne sur l’énergie maritime à l’université Technique de Lisbonne. Je retiens par ailleurs un cours particulièrement intéressant sur l’intelligence artificielle pour les énergies renouvelables, dans lequel j’ai pu apprendre les principales techniques de Machine Learning et de Deep Learning et les mettre à profit lors du projet associé à ce cours, visant à la réalisation et la comparaison de différents modèles de Deep Learning pour la prédiction de la demande énergétique du bâtiment U de KTH, un de nos bâtiments de cours. J’espère pouvoir transmettre à mes camarades ou futurs étudiants l’envie de s’intéresser aux enjeux énergétiques et de participer à cet échange académique diplômant.

Que retiens-tu de ce séjour sur le plan culturel ?

Sur le plan culturel, j’ai découvert et participé aux événements culturels suédois et des pays scandinaves. Tout d’abord, j’ai découvert le mode de vie suédois, où le bien-être et la qualité de vie sont très importants. En outre, le mode de vie Suédois met un fort accent sur l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, cela est très respecté, et ce, dès l’université. Par exemple, les Suédois accordent beaucoup d’importance au temps passé en famille et entre amis et, de fait, le volume horaire des cours est allégé, des créneaux spéciaux pour le travail personnel ou de groupe sont dédiés et prévus dans l’emploi du temps, il y a un véritable respect des week-ends et des périodes de vacances, ce qui, je trouve, crée une atmosphère propice à un travail de qualité en semaine. Une tradition qui se retrouve dans toutes les sphères de la société suédoise et qui m’a particulièrement marqué est celle du “fika”, une pause-café incontournable qui est bien plus qu’une simple pause. C’est un moment partage et de convivialité, où l’on déguste du café accompagné de pâtisseries, généralement des « kanelbullar » (brioches à la cannelle). Ce rituel est pratiqué quotidiennement et m’a permis de créer des liens avec mes camarades de classe et professeurs. Parfois, des Fikas sont organisés lors d’événements importants des modules de cours, tels que les séminaires de présentation de projet, ce qui permet, encore une fois, de « dédramatiser » la situation et de montrer le meilleur de notre travail. D’un point de vue plus général, dès mon arrivée, j’ai été frappé par l’organisation et la propreté de la ville, ainsi que par l’efficacité des transports publics. Une seule carte de transport, payée au mois permet l’accès à l’immense réseau d’intermodalité, comportant bus, métros, trains régionaux et ferries. J’ai également été frappé par le respect et la bienveillance dont font preuve les Suédois : discrétion dans les transports en commun, propreté et tri collectif, pas de débordements ou de violences apparentes, en bref, une société normée, fière de leur drapeau et de leur culture, dont les valeurs fortes sont l’éducation, le civisme et le respect des autres et de la nature. Bien que le suédois soit la langue officielle, les Suédois, peu importe leur âge, possèdent un bon niveau de maîtrise de l’anglais, d’où la « bienveillance » ressentie, car il n’est pas rare qu’ils proposent leur aide ou s’ouvrent à la discussion, et cela, avec tout le monde et en toutes circonstances. Néanmoins, j’ai poursuivi l’apprentissage du Suédois, commencé en ligne avant mon départ, et que je continue aujourd’hui tant j’ai apprécié mon séjour et la culture du pays. Stockholm possède une riche histoire et un patrimoine culturel fascinant. J’ai visité plusieurs musées et sites historiques, dont le Musée Vasa, qui abrite un navire parfaitement préservé du 17ᵉ siècle, le musée Alfred Nobel, le musée de la ville de Stockholm à Södermalm, et le musée en plein air Skansen sur l’île de Djurgården, ces deux derniers retracent l’évolution des modes de vie de la population des différentes régions suédoises au cours des siècles. Pendant mon séjour, j’ai pu partir de la capitale et visiter d’autres villes et îles de l’archipel suédois. J’ai par exemple pu expérimenter le froid extrême de la Laponie suédoise (-30°C) en visitant Luleå et le parc national d’Abisko. J’ai également pu découvrir la beauté des paysages sauvages, les petites maisons colorées et la tranquillité des îles de l’archipel (Utö, Gotland, Vaxholm, etc.). Cette immersion dans la nature m’a permis de constater l’importance de la conservation de l’environnement, un thème très présent dans la culture Suédoise. Toutes ces visites et ces événements de la vie m’ont permis de découvrir les racines culturelles et historiques de la Suède, ainsi que son évolution vers la société moderne et tolérante qu’elle est aujourd’hui. Enfin, mon intégration culturelle s’est aussi réalisée au travers de la découverte de la gastronomie suédoise : des boulettes de viande, au hareng frit en passant par le steak d’élan et les diverses pâtisseries (gâteau de la princesse, Semlor, kardemummabullar etc.), largement de quoi expérimenter.

Et sur le plan personnel ?

Sur le plan personnel, j’ai pu vivre et voyager pour la première fois à l’étranger pendant une longue période, ce qui m’a permis de gagner en maturité et en autonomie. KTH accueille de nombreux étudiants internationaux, ce qui crée un environnement multiculturel et dynamique propice à l’interaction et à l’échange, et bien que de nature réservée, j’ai réussi à me faire des amis partout dans le monde et à améliorer considérablement ma maîtrise de la langue anglaise. Dès les premiers jours, j’ai participé à des activités d’intégration organisées par l’association d’étudiants de KTH, nommée THS, ce qui m’a permis de faire connaissance avec des étudiants du monde entier, qui suivront le même master que moi, souvent en 2 ans. Par la suite, j’ai participé à des rassemblements étudiants via l’Erasmus Student Network (comme ESN Sea Battle) qui m’ont aussi aidé à rencontrer des étudiants et à nouer des amitiés durables. Je garde également contact avec les 12 étudiants internationaux, européens, indiens et américains qui ont partagé avec moi la cuisine commune des « corridor rooms » de mon logement étudiant, et dont les repas et soirées partagés ont été très importants pour le moral durant le rude et long hiver suédois. Mon seul regret aura été de ne pas avoir fait partie d’un club ou d’une association, ce qui, même si les places sont difficiles à obtenir pour les élèves internationaux, m’aurait permis de faire la connaissance de plus d’étudiants suédois. Ce séjour en Suède m’a permis d’améliorer considérablement mon niveau d’anglais, à l’écrit d’une part, avec les examens et les rapports de projets en anglais, et à l’oral d’autre part, avec les interactions quotidiennes avec les Suédois, mes professeurs, camarades de classe et mes amis. Je suis désormais plus à l’aise et fluide en communication sur des sujets divers, mais je possède surtout un vocabulaire technique et professionnel en ingénierie et en énergies renouvelables, ce qui me sera extrêmement utile pour la suite de mon parcours professionnel.

Des temps forts à nous partager ?

Parmi les temps forts académiques de mon séjour, je peux également citer la somptueuse cérémonie de bienvenue à l’hôtel de ville de Stockholm, la visite des sites industriels énergétiques et des laboratoires de KTH, la soutenance de mes projets de groupe, notamment celui d’un poster sur un système de polygénération d’énergie pour un village en Afrique, ainsi que la présentation de l’ISAE-SUPAERO lors d’une conférence sur la mobilité académique. Les temps forts culturels, tels que les jours des drapeaux (flaggdagar), la Sainte Lucie, la semaine des prix Nobel, etc. Et enfin, les temps forts personnels, tels que les voyages en Suède, en Norvège et au Danemark, ainsi que les événements avec les étudiants internationaux. Désormais, je me sens compétent en matière de production, d’exploitation et de stockage d’énergies renouvelables, ce qui me sera utile dans la suite de mon parcours académique et professionnel.

Après ce séjour, quelle est la suite pour toi ?

L’année prochaine je vais suivre la filière OTSU avec une spécialisation en Observation de la Terre afin de développer mes connaissances en observation de la terre et en climat. Pour la suite, j’aimerais trouver mon stage de fin d’études dans une entreprise ou un organisme liant ces deux domaines, en particulier dans l’observation de la terre pour la prédiction de la ressource énergétique et l’optimisation de son utilisation. Ainsi, ce séjour a influencé mes perspectives en confirmant l’intérêt que je porte pour l’énergie, l’environnement et le développement durable, des domaines dans lesquels la Suède excelle. Je prévois donc de poursuivre mes études dans ce domaine, en lien avec le domaine aérospatial, et d’explorer des opportunités de carrière qui me permettront de contribuer à des solutions globales pour les défis environnementaux. Je suis convaincu que le réseau que j’ai construit à KTH (participation au forum d’entreprise THS Armada), ainsi que les connaissances et compétences professionnelles et relationnelles acquises, seront des atouts précieux dans ma carrière future.

À court terme, mon stage de fin d’études consistera en l’écriture d’une thèse de master, avec une forte composante recherche, qui sera rendue publique sur le site internet de l’université KTH. Ce séjour académique m’a ainsi beaucoup apporté, d’un point de vue personnel, culturel, académique et professionnel. Il a complètement répondu à toutes les attentes que j’avais avant mon départ et lors de mon arrivée à Stockholm. Toute cette ouverture n’aurait été possible sans l’aide et le soutien de la Fondation ISAE-SUPAERO, qui m’a permis de profiter pleinement de cette expérience à l’étranger.

Un mot de la fin ?

Ce séjour a été une étape importante dans mon parcours académique et personnel. Il a élargi mes horizons, enrichi mes connaissances et m’a préparé pour une future carrière dans le domaine des énergies renouvelables. Je suis profondément reconnaissant pour cette opportunité et je suis convaincu que les expériences et les apprentissages de ce semestre continueront à influencer positivement ma vie et ma carrière.

 

Je remercie profondément la Fondation ISAE-SUPAERO pour la confiance et le soutien financier qu’ils m’ont accordé. Cela m’a permis de vivre pleinement cette expérience académique à l’étranger et en toute sérénité.

Je veux soutenir des séjours comme celui de Nicolas