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4 mois à Montréal et des résultats prometteurs pour la thèse d’Anthea

Publié le

3 Juin 2020

Anthea Comellini est partie début janvier à Montréal afin d’y poursuivre les recherches sur sa thèse qui vise à développer des algorithmes de navigation pour permettre la capture des débris spatiaux en orbite autour de la Terre. La Fondation lui a remis une bourse lui permettant d’effectuer cette expérience quelque peu bousculée par le COVID-19 et le confinement. Elle raconte…

EN QUOI CONSISTAIT TON projet de thèse à Montréal ?

Dans le cadre de ma thèse, le séjour à l’Ecole Polytechnique de Montréal (EPM) a été organisé pour me permettre de pouvoir travailler avec le Prof. Jérôme Le Ny (X98, PhD au Massachusetts Institute of Technologie et Directeur du « Mobile Robotics and Autonomous Systems Laboratory ») et profiter de sa connaissance en robotique. 

Du point de vue du développement personnel, l’échange m’a permis de découvrir l’Amérique du Nord et surtout de me confronter à une façon différente de faire de la recherche. De plus, l’EPM est le partenaire le plus important de l’ISAE-SUPAERO de par ses flux d’échange d’étudiants et ses collaborations en recherche.

Le développement d’une telle coopération sur de nouveaux axes est très important et est en phase avec les objectifs stratégiques de l’Institut ISAE SUPAERO. Coté EPM, mon arrivé sur place était très attendue notamment pour travailler sur des données simulées mais réalistes en environnement spatial. L’EPM m’a notamment permis d’obtenir la « dispense de permis de travail de courte durée » destinée aux chercheurs dans une politique d’intérêt public. 

PENDANT CES QUATRE MOIS JE SUIS ARRIVÉE À TROUVER UNE SOLUTION POUR UN DES TROIS AXES DE RECHERCHE CONCERNANT MA THÈSE 

Mon projet de thèse vise à développer des algorithmes de navigation pour permettre la capture des débris spatiaux en orbite autour de la Terre. Les orbites terrestres basses, qui sont pour la plupart occupées par des satellites de communication, navigation, observation, et qui nous garantissent beaucoup des services sur lesquels la société contemporaine s’appuie quotidiennement, sont en danger : ce danger est causé par la population,  en constante progression, des débris spatiaux.

Les débris spatiaux sont tous les objets, désormais hors service, qui se trouvent en orbite, ainsi que les fragments dus à des collisions. Au début du 20ème siècle, la communauté spatiale a commencé à prendre conscience du problème des débris spatiaux. En 2007, le Comité des Nations Unies pour l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique (COPOUS) a adopté un certain nombre de lignes directrices visant à diminuer la prolifération du nombre de débris en orbite basse.  

Malheureusement ces lignes directrices ne s’appliquent que sur la base du volontariat par les agences nationales, à l’exclusion, comme la France, des Pays qui les ont adoptées comme loi nationale. Elles comprennent une série de mesures à adopter dès la conception d’un satellite (comme la mise en place d’un système de contrôle et de propulsion permettant d’effectuer des manœuvres anticollision ou la rentrée atmosphérique en fin de vie, etc).  Cependant des études récentes ont montré que ces lignes directrices ne seront pas suffisantes et il sera donc nécessaire d’avoir une politique active d’enlèvement des débris (Active Debris Removal , ADR) notamment pour les gros débris spatiaux déjà en orbite.  

L’ADR ne peut pas être effectué par des missions habitées, et plusieurs stratégies sont à l’étude dans le monde. La stratégie adoptée par l’ISAE-SUPAERO et Thalès-Alenia-Space (qui co-encadre la thèse CIFRE) consiste à développer des systèmes robotiques autonomes (satellites chasseurs) capables de détecter le débris à enlever (cible), de se rapprocher en toute sûreté puis venir le capturer pour le désorbiter. 

LE témoignage d’Anthea Comellini

Je suis très satisfaite du travail accompli pendant ces quatre mois

Je suis consciente que je n’aurai pas pu obtenir ces résultats si je n’avais pas eu la possibilité de réaliser cet échange. Mon projet de thèse en a énormément bénéficié. J’ai aussi pu établir des contacts avec des professeurs qui me permettront de continuer la collaboration aussi après mon retour en France, ce qui était un des objectifs posé au départ.  

Je tiens à remercier la Fondation SUPAERO, car avec son soutien m’a permis d’affronter cette expérience sans l’inquiétude de l’aspect financer, et d’avoir donc plus d’énergies pour me concentrer sur les aspects techniques.