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Immersion dans la double mission MDRS

Publié le

7 Mai 2020

Les missions MDRS du Club M.A.R.S ont lieu chaque année. En 2020 et pour la première fois deux équipages sont partis en direction du désert de l’Utah afin de réaliser une mission de simulation martienne analogue pour une durée de 2 semaines. La Fondation est fière d’avoir soutenu ce projet qui contribue au rayonnement international de l’ISAE-SUPAERO et qui permet aux étudiants du Club de s’impliquer dans le Programme d’égalité des chances OSE l’ISAE-SUPAERO. 

POUR LA PREMIÈRE FOIS : UNE DOUBLE MISSION

La double mission MDRS de cette année au sein du Club M.A.R.S. était très ambitieuse de par la présence de deux équipages qui ont vécu cette simulation l’un après l’autre. Le choix de ce type de mission était lié à la très forte demande chez les étudiants pour s’engager dans ce projet, et cela permettait par ailleurs d’effectuer une période d’expérimentation plus longue et d’avoir plus de sujets d’étude pour toutes les expériences de facteurs humains et l’étude du confinement.

QU’EST-CE QUE LA MDRS ?

La MDRS est une station de simulation martienne analogue située dans le désert de l’Utah qui accueille toute l’année des équipages de chercheurs pour des sessions de 2 semaines. Cette station comporte un Hab et 5 modules reliés par des tunnels et est en constante amélioration. Observatoires et RAM (module de l’ingénieur de bord, avec tous les outils) viennent d’être installés, et c’est le ScienceDome et le tunnels qui sont dans la ligne de mire pour être améliorés. Cela est fait grâce à des dons et aux équipages qui paient pour leur venue. Pour un double équipage de 14 étudiants comme le nôtre, c’est grâce à des sponsors comme la Fondation ISAE-SUPAERO que nous pouvons nous acquitter de ces frais et participer à cette belle aventure scientifique.

LA PRÉPARATION, UNE ÉTAPE CLÉ

Pour mener à bien cette mission, il est important de bien la préparer. Dans le cas particulier des équipages de l’ISAE-SUPAERO, nous avons la chance d’être sélectionnées en tant qu’équipage et de pouvoir préparer cette mission ensemble en amont de l’expérience elle-même. Cette préparation commence après la sélection des équipages, environ un an avant le départ pour celle-ci et nécessite une grande organisation pour la partie logistique mais aussi dans la recherche de sponsors, d’expériences ou encore la communication. C’est un travail de longue haleine que nous avons mené à 14, grâce à des réunions hebdomadaires et un investissement personnel de la part de chacun. Nous avons tous pu préparer des expériences à emmener dans la mission ou contacter des laboratoires afin de pouvoir partir avec du matériel scientifique de haute qualité et permettre par la même occasion de financer en partie notre mission.

Dans le cadre de ces expériences, nous avons pu développer une expérience en partenariat avec OSE l’ISAE-SUPAERO où des séances ont d’abord eu lieu avec les lycéens avant que le four solaire ne parte en mission avec nous pour observer d’autres types de résultats et les partager à ces étudiants.

IMMERSION DANS LA VIE MARTIENNE

C’est finalement le jour du grand départ : 6 étudiants de deuxième année accompagnés d’un vétéran de l’année précédente, lui aussi étudiant de l’Institut, s’envolent pour les Etats-Unis. Après un voyage de Toulouse jusqu’à Hanksville, au milieu du désert de l’Utah, l’équipage rencontre ses prédécesseurs autour d’un diner en ville. De retour à la station, chacun retrouve son homologue en termes de rôle et une passation de connaissance et d’astuces a lieu, pour remplir parfaitement son rôle au cours de la mission. Au lendemain de l’arrivée, c’est un jour de formation avec la responsable de la station, vivant à quelques mètres de là, qui commence : nous apprenons à utiliser les rovers, découvrons les combinaisons d’EVA (sorties extravéhiculaires) et nous familiarisons chacun à notre mission spécifique. C’est aussi l’heure de faire l’inventaire de la nourriture afin que les quantités soient adéquates à la vie d’un équipage durant 14 sols, qui correspondent aux jours martiens. En effet, c’est la station qui nous procure la nourriture consommée au cours de la mission, de façon à ce que les repas fassent entièrement partie de la simulation.

 

La mission commence alors, en fin d’après-midi du sol 0, après un dernier moment passé dehors tous ensemble. Pour le premier équipage, le 222, le premier sol ne ressemblera pas aux autres puisqu’en cette occasion, un journaliste de M6 est venu nous filmer toute la journée afin de faire un reportage le plus fidèle possible sur notre mission, le tout en respectant notre simulation et les contraintes qui en découlent. Durant ces 14 sols, nous avons suivi un planning précis et régulier de façon à nous plonger au maximum dans la simulation et à être efficaces. En effet, chaque expérience présente des contraintes d’espace et de temps, inclue parfois des personnes comme dans le cadre des facteurs humains, et tous ces temps expériences se doivent d’être organisés à l’avance pour éviter de perdre du temps ou de laisser des temps vides, qui laissent parfois l’ennui s’installer.

 

Les journées étaient donc très cadencées et prenaient souvent la même forme : un réveil à 7h pour effectuer 30 à 45 minutes de sport et après un petit déjeuner tous ensemble, 4 membres partaient en EVA, tandis qu’un membre qui reste, le HabCom, s’occupe d’être leur lien avec la station. Les autres membres profitent de la matinée pour se consacrer à leurs expériences et sont en charge du repas. Au retour de l’EVA, après un débrief avec leur leader et leur HabCom pour l’équipe sortie, c’est l’heure du repas, un moment de cohésion très important pour l’équipage où l’on apprend à vraiment se connaître. Après une courte pause, l’équipage tout entier se consacre à sa mission principale et à ses expériences. Plus tard dans l’après-midi vient un moment apprécié de tous, l’expérience de facteurs humains réalisée avec l’aide du DCAS de l’ISAE-SUPAERO. L’expérience de relaxation et de découverte des autres était un autre temps fort de la journée, orchestrée par le responsable Santé&Sécurité, elle a eu un impact très positif sur le bien-être et la cohésion de l’équipage.

Vient ensuite l’heure des rapports quotidiens : certains rôles doivent en effet envoyer des rapports, sur la serre, les EVA, la journée de l’équipage…, à la MDRS et la fenêtre de communication étant limitée, nous les préparions en avance. La journée se termine alors après un diner tous ensemble et des moments de partage, notamment sur nos ressentis respectifs sur la journée, et tout l’équipage va se coucher.

A la fin de la mission, c’est à notre tour de préparer la station pour accueillir l’équipage suivant et leur préparer une passation de connaissances. Ce fut un moment très fort entre les deux équipages de l’ISAE-SUPAERO, qui se sont retrouvés après avoir préparé cette double mission ensemble tout au long de l’année.

Un très grand merci pour le soutien de tous les donateurs et entreprises qui nous ont accompagnés dans l’aventure !

Lire tous les rapports de missions des équipages 222 et 223 : https://mars.bde-supaero.fr/