Le témoignage de Flavie

Flavie Jariod est élève-ingénieure 1A ISAE-SUPAERO. Présidente du Pôle Solidaire du Bureau des élèves, elle est le témoin de l’augmentation des besoins des étudiants sur le campus.

“Demander de l’aide constitue un frein, certains ne se sentent pas légitime malgré leurs difficultés réelles.”

“Avant de m’engager dans la lutte contre la précarité, je ne me rendais pas compte que les besoins étaient aussi forts sur le campus. Cela m’a également ouvert sur l’extérieur et donné l’envie de développer mon engagement vers d’autres populations. Si beaucoup d’étudiants sont favorisés d’autres ont véritablement besoin d’aide pour se nourrir, se loger… Nous nous sommes notamment rendu compte de l’impressionnante attente derrière les bons alimentaires. Cette diversité fait ouvrir les yeux sur une réalité de notre société.

En début d’année 2022 avec une nouvelle vague covid nous avons eu un retour temporaire à des cours en distanciel. La solitude connue plus tôt à resurgit pour beaucoup des étudiants. Certains étudiants ont tout juste de quoi se financer le strict indispensable. De ce fait ils ne peuvent participer à aucune activité comme les compétitions sportives, les événements et sorties. Ils sont aussi isolés le week-end, pendant les vacances scolaires, les fêtes, ne pouvant s’offrir de rentrer dans leurs familles. Les événements de cohésion sont des moments forts où l’on se construit des souvenirs en commun, où l’on fait équipe et où les liens indéfectibles se créent pour nous accompagner au long de notre vie. Ces instants mémorables, on en rediscute beaucoup ensuite pendant très longtemps. Ceux qui s’en sont exclus se retrouvent à la marge et c’est dommage car nous savons que c’est fédérateur.

Nous savons que les cours nous apportent énormément mais c’est aussi en dehors que se joue une grande partie de ce avec quoi nous sortirons de l’Ecole, nos soft skills, nos passions, nos engagements dans la vie associative…  “

« L’aide des donateurs nous accompagne pour être plus libre, plus créatif, plus efficace, plus concentrés. »

“Les aides sont aussi lourdes à mobiliser d’un point de vue administratif car chaque demande est étudiée très sérieusement et n’est distribuée qu’à ceux qui en ont vraiment besoin. Le covid a permis de libérer la parole, de montrer qu’on pouvait se mobiliser ensemble pour réduire ces inégalités sociales, que l’on soit boursier ou non boursier.

Se sentir soutenu, par notre Ecole, les assistances sociales, les autres élèves, les donateurs de la Fondation nous apporte un immense soutien moral en plus de l’aide matérielle concrète. C’est savoir que l’on n’est pas seul.

Une situation de vulnérabilité sociale représente une charge mentale énorme relativement à ce qu’exige le niveau académique et le potentiel que représentent les projets périscolaires et personnels. Ne pas savoir comment gérer le strict essentiel ajoute une pression considérable.

J’espère qu’à travers les actions mises en place grâce aux dons, nous sensibiliserons de plus en plus d’étudiants à cette réalité et rendrons les rapports au sein de notre campus plus humains. Plonger au cœur du problème nous a aidé à plonger au cœur du besoin et à travers lui au cœur des espoirs que nourrissent ces étudiants malgré leurs difficultés. L’espoir de pouvoir mettre leur talent au service de leurs projets académiques et professionnels en surmontant les épreuves. Il nous faut les aider pour qu’ils s’y accrochent et se réalisent malgré tout. Suite au premier appel pour ce fond de solidarité aux étudiants, près de 50 000 € ont déjà été distribués et dans le contexte actuel, les besoins persistent. “

Je retrouve le témoignage de Flavie dans la brochure de décembre 2022.