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6 mois de stage à SAM XL – Delft pour Gustavo

Publié le

21 Jan 2025

Gustavo a été soutenu par la Fondation pour réaliser un stage de 6 mois à SAM XL – Delft aux Pays-Bas. L’objectif de ce séjour était de poursuivre la coopération déjà entamée par un professeur de l’ISAE-SUPAERO et la TU Delft, mais également de développer ses connaissances en mécanique, impression et robotique et de poursuivre ce sujet en thèse l’année prochaine.

Pourquoi avoir choisi de réaliser ce stage à SAM XL-Delft ?

J’ai développé un intérêt pour la recherche depuis quelques années. Mon parcours dans ce domaine a commencé lorsque j’étais encore au Brésil, où j’ai découvert ma passion pour l’innovation scientifique et les défis de la recherche, et il s’est poursuivi à l’ISAE-SUPAERO, où j’ai travaillé sous la supervision du professeur Joseph Morlier. Ce stage est le résultat d’une collaboration avec le professeur Kunal Masania, de la TU Delft, qui a fait le lien avec SAM XL et qui va m’accueillir l’année prochaine en thèse dans son laboratoire.

Une autre grande motivation qui m’a poussé à poursuivre cette collaboration est la renommée internationale de la TU Delft, en Europe et dans le monde entier, et j’ai pu le vérifier pendant ces 6 mois que j’ai passés là-bas. L’infrastructure est un gros point positif et leur vision pour le futur s’aligne avec la mienne, ce qui m’a permis de trouver facilement des sujets de stage et de thèse qui m’intéressaient et qui aient un impact potentiel sur la société.

Comment s’est passé le séjour de recherche ?

Gustavo Asai

Mon séjour a été enrichissant à plusieurs niveaux : sur le plan professionnel, c’était une opportunité de mettre mes compétences en pratique dans un domaine proche de celui dans lequel j’évolue habituellement. J’ai toujours travaillé sur la modélisation numérique des structures et leur optimisation, mais pendant le stage, j’ai pu me concentrer sur un vrai projet, un procédé de manufacture. J’en ai aussi profité pour me former sur des sujets très intéressants, pour lesquels je n’avais aucune expérience préalable, comme la robotique, la manufacture automatisée et le contrôle des systèmes.

SAM XL est un centre de recherche en automation de manufacture qui a comme objectif de connecter l’université à l’industrie. Ce stage m’a donc donné une vision plus complète sur le cycle de vie des technologies que l’on crée dans les laboratoires, mais qui doivent être adaptées pour qu’elles puissent être utilisées à large échelle pour l’industrie. Mon projet avait une forte composante recherche. L’objectif était de comprendre comment fonctionne le phénomène de refroidissement du matériau pendant une impression 3D en utilisant des robots, ce qui est assez différent de ce que l’on voit dans les petites imprimantes.

J’ai également travaillé sur la conception d’un système d’acquisition des données thermiques et de la boucle de contrôle qui adapte la vitesse du robot pour avoir toujours la bonne température. Cette seconde partie m’a permis d’acquérir une expérience pratique sur la manufacture, qui jusqu’alors n’était pour moi que des modèles mathématiques que j’ajoutais à mon algorithme d’optimisation.

L’équipe n’était ni trop petite ni trop grande, ce qui m’a permis de connaître tous mes collègues. Beaucoup d’entre eux m’ont aidé avec mon projet, chacun dans son domaine d’expertise (mécatronique, programmation et le fonctionnement des robots, composites, impression 3D, computer vision, automatique, réseaux et autres). L’ambiance était très agréable et nous avons participé à plusieurs événements en équipe, ce qui a renforcé mon intégration et facilité les échanges.

Que retiens-tu de ce séjour ?

Pour moi, le moment le plus mémorable de ce stage était vers la fin de mon séjour, où j’ai présenté mon travail à toute l’entreprise, y compris ceux qui connaissaient tous le détail de ce que j’avais fait, ceux qui m’ont aidé pendant une partie spécifique du projet, et ceux qui n’avaient presque aucune idée de ce que je faisais. Pendant 45 minutes, j’ai présenté les principaux défis que j’ai rencontrés avant d’arriver à la configuration finale et j’ai fait une démonstration dans laquelle tous les systèmes que j’ai développés ont fonctionné parfaitement (niveau hardware et software).

Le stage m’a évidemment apporté des connaissances très importantes pour ma vie professionnelle et académique, mais il a aussi eu un impact plus immédiat qui me réjouit : mon système sera utilisé pour toutes les futures impressions avec ce robot et c’est un premier pas pour d’autres projets qui pourront ajouter des nouvelles capacités ou étudier plus en profondeur la thermodynamique et la themomécanique des impressions 3D à large échelle.

C’était également une période durant laquelle j’ai pu pratiquer mon anglais, conversationnel notamment, car toute la communication au sein de l’entreprise et de l’université était en anglais. De plus, j’ai eu pas mal de contact avec la langue néerlandaise, et je crois avoir atteint un niveau de base qui sera vraiment utile quand je reviendrai aux Pays-Bas pour effectuer ma thèse. Je considère que parler la langue du pays qui m’accueille est indispensable pour être bien intégré au sein de sa société et je prévois d’améliorer encore mon niveau en néerlandais d’ici là.

Et sur le plan personnel ?

Personnellement, j’ai bien aimé le pays en général (sauf la météo peut-être). La culture et l’organisation du pays sont bien différentes du Brésil et de la France, dans les petites villes comme dans les plus grandes comme La Haye et Rotterdam (qui ne ressemblent pas du tout à São Paulo ou à Paris, par exemple). La partie la plus intéressante selon moi est la très bonne infrastructure pour les vélos, qui donnent vie aux rues et apportent un sentiment de liberté car toutes les villes sont connectées et qu’il est possible de traverser le pays en vélo sans trop de soucis (il faudrait normalement être en bonne forme physique pour le faire, mais c’est toujours une bonne option pour visiter les villes proches).

Quelle est la suite pour toi maintenant que tu as terminé ce séjour ?

Pour la suite, je reviendrai à Delft dès janvier 2025 pour commencer ma thèse dans le Shaping Matter Lab, le laboratoire coordonné par le professeur Masania à la TU Delft. Je travaillerai dans le domaine des méthodes numériques pour l’optimisation des structures et des procédés de manufacture, notamment des matériaux composites thermoplastiques dans le cadre de la transition du secteur aéronautique. Ces travaux sont grandement liés à ceux précédemment engagés à l’ISAE-SUPAERO avec le professeur Morlier, et cette collaboration va se poursuivre pendant les 4 ans où je serai à la TU Delft.

Alors que je travaillais pour un autre institut sur le campus pendant ce stage, on était aussi très proches de la faculté d’ingénierie aérospatiale et j’ai eu l’opportunité de rencontrer mes futurs collègues et de découvrir leurs thématiques de recherche, ce qui m’a permis d’affiner la mienne. Je ne suis pas encore sûr de mon projet après ces 4 ans de thèse, mais ce séjour à Delft était très utile pour me donner la certitude que j’ai fait les bons choix jusqu’à présent.

Un mot de la fin ?

Je remercie tous les donateurs de la Fondation pour ce soutien qui était indispensable pour mon stage de fin d’études et pour la poursuite de mon projet académique aux Pays-Bas. Ce séjour m’a apporté des connaissances professionnelles importantes mais aussi des expériences personnelles singulières que je garderai dans mon cœur pour la suite.

Je veux soutenir des stages comme celui de Gustavo.