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David Mimoun et la mission Insight

Publié le

16 Nov 2018

En 2013, David Mimoun, enseignant-chercheur à l’ISAE-SUPAERO, part un an au Jet Propulsion Laboratory / Caltech avec le soutien de la Fondation. Il a fait partie de l’équipe qui a proposé à la NASA, pour l’appel d’offre Discovery, le concept d’observatoire sismique sur Mars, qui deviendra la mission InSight.

« J’ai eu la chance de représenter l’équipe instrument lors de la sélection par la NASA, et ainsi de contribuer à sa sélection. Cela m’a permis de développer des liens assez forts avec les équipes françaises, européennes et américaines, et ainsi, d’être en capacité de poursuivre des collaborations avec ces équipes, sur InSight bien sûr, mais sur d’autres affaires une fois de retour à l’ISAE-SUPAERO”.

 

Il est important de souligner qu’en tant qu’institut de recherche, l’ISAE-SUPAERO a participé ainsi d’une façon significative à la conception et au développement du sismomètre SEIS, l’instrument principal de la mission InSight, au niveau de l’ingénierie système, du logiciel de vol et des tests de performance. De cette manière, l’École va également participer depuis la Californie, puis au CNES, aux opérations de l’instrument qui vont débuter le 26 novembre 2018. “C’est une aventure incroyable. Nous sommes partis d’une idée et aujourd’hui c’est une mission sur Mars, qui aura coûté plus d’un milliard de dollars”.

Au cours du développement, la Fondation a également soutenu l’organisation du Science Team Meeting Insight, la conférence internationale qui a réuni à l’ISAE-SUPAERO toute l’équipe de la mission InSight, permettant une grande visibilité auprès des Universités partenaires étrangères (Caltech, Imperial College, ETH Zurich …).

“2018 est une année exceptionnelle pour l’équipe Systèmes Spatiaux du DEOS… en plus d’Insight, nous avons terminé à l’automne EntrySat, le premier CubeSat 3U fabriqué à l’ISAE-SUPAERO; son objectif scientifique est l’étude de la rentrée des débris spatiaux dans l’atmosphère, en collaboration avec l’ONERA et le CSUT pour les opérations. Le développement n’a pas été de tout repos, mais il part aux États-Unis début 2019 pour être envoyé à bord de la Station Spatiale Internationale. J’aime mettre les étudiants en contact avec la réalité -et les difficultés- de la recherche spatiale, en allant jusqu’au bout des projets, même s’il est tentant de ne produire que du papier. Ainsi, Plus de 80 étudiants de tous les cursus de l’ISAE-SUPAERO ont été impliqués dans ce projet”.

« Après l’atterrissage d’InSight, deux autres projets vont se concrétiser dans les années qui viennent.  Tout d’abord le microphone martien conçu dans notre laboratoire (avec l’implication des étudiants de l’Institut) qui va être intégré sur la camera SuperCam, conçue par l’IRAP et qui partira avec le prochain rover martien 2020. » Il s’agit de la première charge utile scientifique interplanétaire de l’ISAE-SUPAERO. “Le premier son qui sera capté sur Mars, le sera avec notre instrument.”

« Mais nous préparons également l’avenir : en collaboration avec plusieurs membres du consortium SEIS, mon collègue Raphaël Garcia vient de remporter une étude de 3 millions d’euros auprès du programme européen Horizon 2020 pour développer les prochaines versions optiques des sismomètres planétaires » avec en ligne de mire la Lune et l’exploration des petits corps du système solaire. C’est la première fois que l’ISAE-SUPAERO est sélectionné en tant que porteur principal sur un programme européen de cette dimension.

« Je suis heureux de voir tous ces projets aboutir aujourd’hui, et que notre équipe de recherche ait pu se développer de telle manière, passant d’une personne en 2012 à 14 début 2019, essentiellement grâce à des financements externes. Cela nous donne un levier incroyable pour motiver les étudiants et leur apprendre notre métier d’ingénieur, fait de rigueur, d’excellence et de passion. La Fondation, qui nous soutient dans notre développement, reste un partenaire indispensable. Nous travaillons d’ailleurs avec elle sur une chaire, qui sera probablement sur le thème de la «Planetary Defense», l’étude des petits corps potentiellement dangereux pour notre planète …. Mais cela est une autre histoire! »